Rapporteur de guerre

Rapporteur de guerre

rapporteur-de-guerre
Patrick Chauvel a trente-cinq ans de métier, trente-cinq ans qu’il court la planète pour photographier la guerre. Publié dans Paris Match, Times Magazine, Life, Newsweek, il a reçu le prix World Press, et est considéré comme l’un des derniers grands photo reporters vivants. Rapporteur de guerre évoque, par année, des souvenirs de conflits : 1967 en Israël, 1972 en Irlande, 1975 au Liban, 1994 en Tchétchénie. À chaque fois, Chauvel part de ses souvenirs personnels pour témoigner de ce qu’il a vu. Cette mise en situation du discours donne une vraie force au récit. Ce sont les balles qui fusent sur le macadam, la mort qui saute aux yeux ; ce sont toutes les injustices de la guerre. À aucun moment, Chauvel ne pontifie. Il ne joue pas la gloriole non plus. Il s’estime chanceux. Chanceux d’être encore en vie et d’exercer ce métier qui est le seul à pouvoir témoigner de la vie des gens au sein des conflits. Véritablement, c’est cette éthique qui transparaît de ce récit, l’idée que le photographe va là où les autres ne peuvent plus aller, et qu’il a pour mission d’être le rapporteur de « ces morceaux d’humanité qui échappent aux historiens ».

Dans les deux cahiers centraux de l’ouvrage, on trouvera quelques-unes de ses photos. Elles illustrent parfaitement la volonté de cet homme d’être le plus juste possible. Le choix de ces photos comme le choix de ces mots nous fait prendre conscience que chaque jour la guerre a lieu quelque part et que nous ne devons pas feindre de l’ignorer. Patrick Chauvel écrit : « Tout ce que je sais c’est qu’il faut témoigner. Ne plus jamais entendre : On ne savait pas. Moi j’ai vu ! Alors je rapporte ces histoires et, pour le reste, j’ai fait ce que j’ai pu. » –Denis Gombert

Oh Editions, 2003 – 296 pages – 19,90 euros

Editions J’ai Lu – 7,10 €

Télécharger la revue de presse